Description du projet

L’équipe du projet pilote Diverging Fates, coordonné par le Centre d’Etudes Nordiques de l’Université d’Helsinki et prévu pour deux ans (1.1.2017 – 31.12.2018), est composée de six chercheur·e·s (directeur de projet Dr. Malte Gasche (Finlande), co-directrice Dr. Ethel Brooks (Etats-Unis), Dr. Ilsen About (France), Dr. Raluca Bianca Roman (Grande-Bretagne), Martin Holler (Allemagne) et Dr. Laurence Prempain (France-Finlande). Ce projet s’intéresse aux artistes du cirque et à leurs familles dans l’Europe nazie. Il a reçu le soutien financier de l’IHRA, de la Fondation pour la Mémoire de la Shoah, de l’Académie de Finlande et de la Fondation finlandaise Kone.

 

August Sander: Circus Artistes, 1926–1932
© Die Photographische Sammlung/SK Stiftung Kultur – August Sander Archiv, Cologne; KUVASTO, Helsinki, 2017

Il est avéré que les cirques sont restés des formes de divertissement extrêmement populaires dans l’Europe hitlérienne. Pourtant, depuis des générations, de nombreux cirques étaient la propriété de familles roms, juives et yeniches, tandis que les artistes venaient non seulement du monde entier mais étaient issus de tous milieux et de toutes origines, qu’il s’agisse de métis, de personnes originaires d’Afrique ou souffrants d’un handicap physique. Ainsi, les cirques avaient donc la possibilité de franchir les frontières des pays d’Europe, de visiter villes et villages. Cependant, dans la mesure où le cirque représentait à la fois un lieu de divertissement, mais aussi de subversion par rapport au pouvoir en place, en même temps qu’il demeurait un espace de mixité sociale et raciale bannie par le régime nazi, les gens du cirque en ont tout à la fois été de possibles bénéficiaires, victimes, sauveteurs mais aussi opposant·e·s en tant que résistant·e·s.

En dépit de la richesse de cette complexe histoire à multiples facettes, très peu de recherches ont été menées sur le sort des gens du cirque, avant, pendant, et après le Nazisme. C’est pourquoi, nos objectifs de recherche sont, par une approche comparative, de documenter la vie, la mort mais aussi les stratégies de survie des gens du cirque en Europe sous le joug nazi. Dans cette perspective, notre intention est, à travers une sélection de parcours de vie, de comprendre les raisons de cette quasi absence d’études sur les cirques ou les gens du cirque sous le régime nazi, d’enseigner et de commémorer cette histoire.

Dans la mesure où cette problématique constitue un domaine de recherche nouveau, notre projet touchera une audience à la fois importante et diversifiée. Il favorisera la multiplication de bourses de recherche sur autant de populations ciblées, il renforcera les approches pédagogiques et permettra une nouvelle compréhension des conditions de vie et stratégies de survie des

minorités transnationales. Dans le même temps, il fournira de nouvelles connaissances sur le rôle du milieu du cirque pendant et après la période nazie. Ce projet s’adresse (1) au grand public, afin de faire prendre conscience des persécutions et discriminations subies par les gens du cirque au cours de l’histoire ; (2) la communauté du cirque elle-même afin d’aider les personnes qui ont souffert pendant les années noires d’être reconnues comme victimes du régime nazie et de ses alliés ; (3) les historien·ne·s et chercheur·e·s dans le but de stimuler la recherche ; (4) les centres d’archives et musées pour susciter des expositions sur notre sujet de recherche ; (5) les élèves du primaire et du secondaire ainsi que les étudiant·e·s en mettant à leur disposition de nouveaux matériels pédagogiques.

 

 

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